dimanche 16 décembre 2007

Se sentir ainsi

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Mes oreilles pourraient exploser que je ne m'en rendrai même pas compte...

De la musique, une fiole de vodka, ma veste en cuir, motivé comme jamais pour oublier le monde pendant quelques heures. Fuir n'a jamais été la solution miracle, mais fonctionne parfaitement pour un laps de temps restreint. Après tout, je ne suis qu'une enveloppe de chair animée par ses sentiments. Les rues sales sont toujours sombres et désertes. Plongé dans un froid hivernal, j'entends sa voix qui continue à me chanter ses névroses. Et la flamme de mon briquet m'hypnotise tandis que je compte le nombre de fois où j'ai souhaité en finir. Mal au crâne, envie de cracher à la gueule de certains et d'en embrasser d'autres, de se jeter dans le vide et de couler au milieu des glaçons. J'aimerais redevenir moi-même. Je n'ai plus besoin de rien ici, ça n'a aucun sens. La fiole est vide mais ne se brise pas. Une consommation pour une nouvelle descente en enfer. Donne moi un signe de vie. Donne moi du courage. Entre deux spots j'entrevois ton visage en larmes qui me sourit encore. Et je reviens à moi. Un mec semble dormir vautré dans un canapé en cuir. J'aimerai lui sauter dessus, le rouer de coups et m'allonger près de lui. Caresser son bras et le sentir se refroidir tandis que je lui chantonne des comptines au creux de l'oreille. Je me sens comme piégé dans une impasse. Je ne m'en sortirais jamais, les larmes couleront toujours, jusqu'à la fin. Étais-je venu pour ça ?

lundi 3 décembre 2007

Les déboires des scarifications

"Hier j'ai failli y passer... failli y passer... Hier...
Ils me tueront s'ils l'apprennent un jour..."
Réveil tortueux, le crâne lourd, un cauchemar éveillé ? Un regard aux points de suture... La sordide signification de leurs cris étouffés seront à tout jamais remémorés.
Comment faire autrement... Quelle réaction adopter lorsque les tremblements s'emballent, que les larmes se déversent sans aucun temps mort, quand plus aucun espoir ne daigne donner signe de vie ? Personne ne peut comprendre, mais chacun feint un rétablissement spirituel, avant de tourner le dos. Un trou en plein coeur qui ne cesse de se creuser chaque jour davantage, laissant le corps se tordre de douleur entre deux implorations. A ne plus vouloir en vivre, lorsque les nerfs lâchent, et que disparaissent au lointain les fantômes des lendemains heureux.
Et un jour vient où tout s'effondre sans prévenir. Une musique qui te hante jusqu'à te contrôler, un cutter dans la poche, et les endroits stratégiques qui reviennent, comme d'habitude... Personne ne verra rien... Non, personne... Pas trop profond, juste assez pour se libérer de toute cette souffrance... Extérioriser ce soir pour mieux se sentir demain, même si dans quelques jours tout recommencera. Presque euphorique... C' est bon le goût du sang... Et ça se lave, pas comme la douleur. Quand tu mets tes lèvres dessus et que t'aspires... Le frisson avant la douleur, physique pour pallier au psychologique.
Et tu te cales, tranquille, et tu penses à tout ce qui t'arrive et que tu peux plus gérer... Et tu sens que ça monte, que ça bouillonne, que tu craques, et pis t'as ton cutter sur toi, et tu recommences le manège, mais plus au même endroit. Parce que c'est pas la même crise... Non, c'est pire... Bien pire... Et t'as cette chanson dans la tête. Et t'es complètement désemparé... Et tu pleures comme rarement tu as pleuré... Tu te tires les cheveux comme pour sentir que tu es toujours en vie... Et tu te contrôles pratiquement plus... T'es à moitié conscient, mais le désarroi s'empare de plus en plus de toi... Et ce cutter qui est là, posé juste à côté... Et ça recommence, un coup par-ci, un coup par là... Sauf que là ça te soulage pas, alors t'y vas un peu plus fort... Mais t'as oublié que tu faisais pas ça au même endroit que d'habitude... Non, là t'y vas bien là ou ça fait mal, et où un mauvais coup peut t'envoyer six pieds sous terre. Alors t'y vas, un bon coup. Et c'est profond... Très profond... Ca cicatrisera pas tout seul cette fois... Et tu regardes ce que tu viens de faire... Et tu te rends compte que cette fois t'y es allé trop loin... Tu vois comment c'est fait à l'intérieur de ta chair, mais le sang qui commence à couler recouvre la plaie... Tu sens tout ton corps qui s'enfonce dans le sol, et tes yeux commencent à être voilés par tout plein de petits points noirs qui piquent, et tu sens ton sang qui se glace d'un coup... Ouais, t'as déconné, et sur le coup ta souffrance t'y penses plus.
T'as mal, et faut vite trouver un moyen pour réparer ta putain de connerie. Tu peux pas aller chez tes parents comme ça... Qu'est ce qu'ils diraient... Comme si tu leur posais déjà pas assez de problèmes comme ça... Tu compresses ta plaie à mort avec ta main, et en chemin tu vois ta copine. Elle a le bras en sang. Mais elle c'est que du sang... Et faut vite trouver une solution, parce que tu tiendras pas longtemps comme ça. Et à part les urgences, vous voyez pas où allez. Alors vous y allez, et vous croisez tout un tas de gens mais tu t'en rends compte après les avoir croisé, parce que t'es complètement dans ton monde. Et il est déjà tard, c'est la pénombre, alors vous tracez sans calculer. Et tu balances le cutter dans une poubelle en te jurant de plus jamais recommencer, même si tu sais qu'au fond tu retomberas un jour... T'arrive aux urgences, et tu expliques ton cas à la secrétaire, comme un con, et tu sens les regards des gens derrière toi. Mais la secrétaire elle comprend pas trop de quoi tu parles, alors elle se lève pour faire le tour de son bureau, et elle découvre le carnage. "Mais j'ai pas de papiers sur moi... J'ai rien, et faut pas que ma famille l'apprenne, non personne, personne ne doit être au courant...". Alors elle t'installe dans une pièce juste à côté, et tu te retrouves en face d'une autre secrétaire. Et là elle te demande de tout reprendre dès le début. Elle veut savoir si tu t'es fait agressé, et toi t'insiste en répétant que non, c'est bien toi qui t'es infligé ça. Et ça te fait encore plus mal, ouais là pour le coup, tu te retrouves comme face à tes problèmes. T'as voulu trouver un moyen de t'en débarrasser, et ils t'ont conduit en enfer.
"Vous vous êtes drogués ??". Tu jures que non, mais elle a du mal à te croire. Tu peux pas lui en vouloir, après tout, elle est comme les autres, elle comprend pas. "Vous êtes sur, vous avez rien pris ??". Non, définitivement, non. T'as la main qui serre toujours fort ta chair, tu regardes un peu le sang sur ton pantalon. Et tu te demandes quand est ce qu'ils vont enfin se décider à te réparer. Mais non, pas encore, faut prendre ton mal en patience, parce qu'elle te fait encore répéter ce que tu viens de faire, comme pour te faire prendre conscience de ta connerie. Où pour être sure que tu la prends pas pour une conne. Sur le coup t'en sais rien et tu t'en fous royal, ta principale préoccupation se situe au bout de tes doigts. Au bout d'une vingtaine de minutes d'interrogatoire, elle t'emmène dans une salle d'opération. Et le médecin arrive. "C'est profond, il va falloir des points. C'est vous qui vous êtes fait ça ??". T'as l'impression d'être dans un autre monde. Et pendant qu'il te parle, il t'anesthésie. "Vous avez eu de la chance, vous auriez pu toucher une artère vous savez...". Ouais, t'aurais pu achever le travail. Mais t'as échoué, encore une fois. T'as essayé de sauté quand t'avais douze ans déjà, mais t'étais encore un minot, alors t'as balisé. Et avec les médicaments, pareil, ça t'a carrément défoncé, mais tu t'es quand même réveillé... Et pendant que le chirurgien essaye de comprendre comment un jeune adulte peut en arriver là, il te recout. Il referme la chair, mais pas les maux. C'est vite finit, alors tu prends tes affaires, tu vas pour sortir, mais on t'en empêche. Alors tu comprends pas, tu commences à paniquer, le médecin s'en va, mais l'infirmière te barre le passage. "Non monsieur, ce que vous venez de faire, ce n'est pas normal. Venez dans la pièce à côté, un médecin va arriver d'ici quelques minutes". Et tu te retrouves enfermé dans une pièce avec un lit. Et tu t'allonges. Et tu regardes la couture, et ça te fait pas mal. Pas encore. Et tu souris. Il est déjà vingt heures. Ca fait quinze minutes que t'es enfermé là... T'entends une femme hurler à la mort dans le couloir... Tu te dis qu'il faut que tu sortes, qu'ils vont jamais te laisser sortir, mais t'entends du bruit en permanence. C'est peine perdue, va falloir la jouer fine si tu veux t'en sortir. La psy, qu'est ce qu'il va falloir lui baratiner hein ? Ben ouais, c'est bien gentil tout ça, mais même si t'as souvent envie de te faire aider, tu te dis que de tote faàon ça servira à rien. De toute façon t'en as assez bavé pour la journée, t'es claqué et tout ce que tu veux c'est te foutre dans ton plumard et ne plus en sortir pendant les trois prochains mois. Ca fait maintenant une demi-heure que t'es allongé, parce que ça commence à faire mal. Mais tu as presque perdu la notion du temps...
Et la psy finit par arriver, et elle te dit qu'elle sait pourquoi on la fait venir ici, mais qu'elle veut t'entendre raconter encore une fois tout ce qui s'est passé, et pourquoi t'en es arrivé là. Alors tu lui racontes que c'est à cause des parents, parce que les être humains comprennent généralement mieux les douleurs d'une histoire de divorces que celles d'une détresse morale intense que tu traines depuis dix ans mais que tu n'arrives même pas toi même à expliquer. C'est comme ça, et pas autrement. Mais avec elle, ça marchera pas et tu le sais. Et ça tombe bien, parce que ton histoire de divorce, elle le gobe. En fait, t'inventes rien, sauf que la vérité est en fait bien pire que le divorce. Mais mieux vaut s'en tenir à cette version. Ouais, mieux vaut... Elle te dit que c'est pas une raison, que plein de gens réagissent difficilement à ce genre de situations, mais qu'il est toujours préférable de parler à des spécialistes plutôt que de tout garder pour soi et d'en arriver à se faire mal. Trente minutes plus tard, elle décide de te laisser sortir, au fond tu te dis que c'est une grosse erreur, mais bon faut savoir ce que tu veux.
Et il fait nuit. Et il fait froid. Et l'anesthésie ne fait plus aucun effet. Et ta peau tire dans tous les sens. Et ça fait mal. Et tu dois rentré à pieds jusqu'à chez toi. Et sur le chemin, tu penses à tout ça, et tu te rends compte que rien n'a changé. Non, rien n'a changé. Rien. La souffrance est toujours là, encore plus forte. Toi qui pensait qu'elle avait atteint son paroxysme... Et t'arrives chez toi, et tu fais mine de rien, mais tu marches bizarrement. Forcément tes parents se rendent compte qu'il y a un truc qui cloche, alors tu racontes que tu t'es fait mal au pied en faisant le con avec un pote. T'as même pas faim, t'es crevé. Tu te fous PORTISHEAD, tu te prépares à te pieuter, et tu t'allonges dans le noir. Et t'écoutes la voix de Beth Gibbons. Et tu te mets à pleurer... Et tu sais que demain, tu pleureras encore...

vendredi 23 novembre 2007

Madame n'est pas un plat qui se mange froid

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Madame, je ne suis pas mort.
Je suis parti chercher de la viande chez le boucher et suis tombé amoureux d'une carcasse.
Madame, il faut donner des numéros aux invités du repas de famille.
J'aime quand il y a des étincelles dans la foule en délire.
Madame, je crois qu'elle n'a pas très envie d'y rester.
Tout ce qu'il a voulu faire du temps de son vivant, c'était de la tuer.
Madame, le rose et le bleu sur un pull vert, ça ne vous fait pas penser à une clef à mollette ?
Il y a des chips et du coca sur la table, mais personne ne semble vouloir se lancer.
Madame, il semble qu'il soit parvenu à acheter vos billets de trains.
Pourquoi l'amour d'une personne n'est-elle que purement égoïste ?
Madame, je pense à vous si souvent.
J'aime coller des croix sur les lustres et dessiner des pendus sur les murs.
Madame, ces lacets sont défaits.
Dans la cuisine, il y a des rayures même dans mes cheveux.
Madame, vos pleurs sont aussi faux que vos seins.
J'ai chanté des comptines aux oiseaux pour les endormir car le marchand de sable est mort.
Madame, pourquoi votre coiffeur ne m'aime pas ?
Mon piercing a du mal a cicatrisé à cause du froid, je dois trouver un briquet.
Madame, il faut prier pour que vous soyez moi et inversement.
J'ai perdu la clef de mon tiroir et je n'ai aucun cutter pour ce soir.
Madame, l'éclairage vert et jaune sur le mur des chiottes est-il nécessaire ?
Il y a des bruits de tambours au loin derrière cet immeuble.
Madame, je me sens comme un animal en cage.
Cette affiche est sordide mais elle me fait penser à l'idée que je me fais du monde.
Madame, vous semblez si fatigué.
Je ne sais pas quand nous allons sombrer, mais quelque chose me dit que ça ne saurait tardé.
Madame, savez-vous ce que vous attendez la nuit venue ?
Je n'en peux plus d'attendre que l'on me donne ce que je n'aurai jamais.
Madame, votre sac est grand ouvert, comme votre décolleté.
Je ne crois plus à vos mensonges, ni aux leurs à dire vrai.
Madame, je crois que la pluie m'a ouvert les yeux.
Dessinons sur la télévision avant qu'il ne soit trop tard pour vous.
Madame, votre maquillage coule.
Quand tout est vide, il n'y a plus rien que vous pourrez changer.
Madame, a qui est cette main qui sort de la fontaine ?
J'ai envie de m'allonger sur cette plaque d'égout et de compter les étoiles.
Madame, je vais chasser les nuages.
Tout est si beau quand nous fermons les yeux, alors plus jamais je ne veux les ré ouvrir.

samedi 10 novembre 2007

La voix de la folie

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Certaines paroles nous hantent,
Certaines pensées nous plantent...

Accroches-toi, parce que la descente va être rude. Tu vas avoir l'impression de te prendre un ouragan dans la gueule. Ça tourbillonne, je sais, mais ce n'est que le début. L'euphorie a totalement disparue, et tu vas devoir faire face au désarroi. Comme un couteau qui te caresse pour mieux te planter. Hey, ça arrive à plus de gens qu'on ne le croit, mais on est trop occupé avec nos problèmes pour s'en rendre compte. Regardes les choses du bon côté. Putain arrête de te lamenter, arrête de pleurer merde, tu m'fais flipper là... Pas toi... T'as pas le droit... Ça aurait pu être pire, et tu verras, d'ici quelques jours, ça ira mieux... Ouais, tu le sais que j'suis en train de te mentir, mais tu veux que je te dise quoi d'autre ? La vérité ? T'en serais encore plus malade. Et j'ai besoin de toi pour continuer, sans quoi... je sais pas ce que je ferai. Je sais même pas si j'aurai réussi à tenir jusque là. Et j'veux même pas y penser, parc'que... Parc'que j'ai trop peur de la réponse... Regardes moi... A la vie... A la mort... Quoiqu'il arrive...

lundi 5 novembre 2007

Le point de non-retour

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En te regardant dans le miroir, tu découvres mon image.
Désormais, une partie de moi vivra en en toi...
Et ce jusqu'à ta prochaine conquête.

Il m'a fait rire, ce pauvre fou... Vraiment. Me lancer ça comme ça, d'un coup. L'épée de Damoclès risquait fort de s'abattre sur toi depuis déjà un bon moment. Ca n'a pas raté. Au fond c'est une bonne chose, un temps pour tout. Il m'aura fallu du temps pour ouvrir les yeux sur ta véritable nature. Et tu n'auras jamais l'audace de venir te défendre, car oui, tout est de ta faute. Une fois, passe. Deux fois, casse.

Parfois je me demande si mon dégoût du genre humain est fondé ou non, mais bien vite le retour à la réalité est sec et cruel : l'espèce humaine est vraiment perverse, vicieuse et pourrie. Et tu n'as pas réussi à me prouver le contraire... Tu m'as bien caché qui tu étais au fond. Regarde le bon côté des choses, oui tu as tout gâché, mais tu t'es bien fais plaisir. Après tout, tu pourrais presque croire que c'était ton droit... Que les choses soit claires, tu ne pourras pas dire que tu n'étais pas prévenu. Même si la mise en garde se sera avérée vaine compte tenu des circonstances. Cher ami, n'oublie pas qu'à ce petit jeu que tu as lancé sournoisement dans mon dos, tu auras été le seul perdant...

lundi 15 octobre 2007

Désastre cérébral

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Blanche écume hypnotique,
Noie mes délires hystériques...

Allongé par terre, nous creusons le sol pour nous y enterrer. Ce qui leur fait peur ne me fait plus mal. Et si je devais mourir demain, je te dirais quoi ? Que je ne supporte plus mon image dans ce miroir, que je suis la victime d'un avortement raté, que j'aimerai que ma vie est été aussi belle que la tienne. Je me sentais bouleversé hier, mais maintenant que je sais que c'est fini, je suis soulagé. Quelques lacérations pour s'en convaincre définitivement. Insensible à la douleur, à tout jamais. Je pourrai presque me couper les doigts que je ne sentirai plus rien, mais ils vont encore me servir pour crever quelques yeux avant de partir.

La peine et la peur sous forme de vers dévoreront les coeurs des plus fous croyant encore à un monde meilleur bien au-delà. Tous les autres savent au fond où nous allons tous finir. Plus bas, toujours plus bas. Ca sonnait creux dans leur tête hier encore, mais aujourd'hui, ils semblent avoir enfin compris qu'il n'y avait plus rien à prendre ici. Alors ils creusent leurs tombes à nos côtés, et ce jusqu'à la mort, car elle arrive à grands pas. Ils ont de la peau et du sang plein les poches, mais pour gagner c'est des ongles et des os qu'il faut avoir. Je t'ai toujours répété qu'ils étaient comme toi, qu'ils ne comprenaient jamais rien. Tu ne mourras pas demain, tu es déjà mort hier.

jeudi 4 octobre 2007

Illusion d'une lettre égarée

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Bonjour Christine, ma belle Christine,

Je suis au bord de ma fenêtre, je regarde les voitures passer, ça me donne l'impression de flotter au dessus de la ville. Si tu savais comme j'ai hâte de te revoir... L'été s'est voulu malicieux, passant d'un temps maussade aux couleurs grisantes à un temps ensoleillé plus qu'étouffant, où la moindre petite activité devenait fastidieuse. Tu dois être bien plus heureuse là haut, dans ta petite maison avec tes chèvres.

Savais-tu que Minou s'en était allé ? Grand père avait vu juste, encore une fois. Je t'enverrai les dernières photos que j'ai réussi à prendre de lui, j'attends juste que le labo ait finit de développer ma pellicule. Mes vacances approchent à grands pas, plus que deux semaines et je m'en irai rejoindre les plages de sables fins pour lézarder toute la journée, bercé par les bruits des vagues, tandis que le monde sera en pleine activité... Tu dois connaître cette sensation bien mieux que moi. Christine, que j'aimerai te revoir... Prendre un chocolat à quatre heures devant la télé en se blotissant sous la couette, comme quand nous étions petits...

Il parait que tu as trouvé un nouveau travail, ça a du rassuré Eric. Ca me rappelle quand vous aviez emménagés à deux pas de la maison, un peu avant le mariage de Cathy. Qu'est ce qu'on rigolait à cette époque, c'était bien avant tout ça. On allait tous ensemble au parc les dimanches après-midis pour pique-niquer, et tu me ramenais tout le temps un petit pot de confitures. Je crois que Pierre a toujours été jaloux de nous savoir aussi proches. C'est peut-être pour ça qu'il s'empiffrait de sucreries.

J'ai essayé de t'appeler la semaine dernière pendant que j'étais au centre commercial, mais je n'ai jamais réussi à t'avoir. Et tu sais combien je déteste parler à un répondeur téléphonique. Hier j'ai emmené la petite Chloé à l'animalerie, histoire de la faire sortir un peu de chez elle et lui faire oublier qu'elle est différente des autres. Tu aurais du la voir rire quand l'un des chiots grattait la vitre comme s'il voulait lui sauter dessus pour se jeter dans ses bras. Mais je crois qu'à grandir elle préfèrera les chattes.

En sortant de l'animalerie, j'ai cru voir Jeanne, mais je me suis rappelé qu'elle était morte. Je me suis souvenu de la dernière fois que je l'ai vu, avant son accident. On était allé manger des glaces, j'en avais pris une au chocolat, et elle à la fraise. C'était bon, cette sensation de froid en plein été, comme si on croquait la banquise à pleine dent au beau milieu d'un désert. Et elle se léchait les lèvres comme si elle avait envie de faire l'amour. Je l'avais ramené chez elle, et je lui avais demandé de penser à prendre la cassette du baptèm de Vanessa avant de partir. Je ne l'ai toujours pas vu d'ailleurs.

Hier, Christine, j'ai cru que j'avais perdu la tête. Je me suis réveillé dans ma salle de bains, sur le tapis de la baignoire. J'ai regardé les ciseaux qui trainaient sur le parquet. Quelques cheveux à côté. Pas un bruit n'est venu rompre le silence de la pénombre, cette partie du monde était en sommeil pendant encore quelques heures. Je me suis levé, dificilement, pour me diriger vers la salle à manger. Je sentais mes mouvements faibles et lourds qui chatouillaient l'air renfermé de la pièce éclairée à la seule lueur d'une grosse bougie blanche à demi-consumée. Je ne me rappelle pas de ce qui s'est passé avant. Tu te souviens, la dernière fois que tu m'avais retrouvé près du rosier dans le jardin de maman ?

J'aime bien t'écrire sur des feuilles de papier vert, ça rend mon écriture moins moche. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Il commence à se faire tard, et mes yeux ont de plus en plus de mal à distinguer le papier. Je vais poser mon stylo plume et descendre dans la rue donner les restes du repas de ce soir aux petits chats de gouttières. Je pense fort à toi, comme chaque jour.

mardi 2 octobre 2007

Silencieuse perforation

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Derrière chaque porte un obstacle,
Sous chaque rocher une dague...

Mes larmes ne te feront jamais revenir. Le regard vide, rivé sur la table, je ressens comme un goût d'amertume dans ce vase. J'ai beau l'avoir brisé, tout est encore intact, comme si nous étions liés. Ca me rappelle quand tu me disais que c'était écrit, que rien ne pourrait jamais nous séparer. Et moi j'y croyais. Voilà où ça m'a conduit... Ce vase comme mon cœur se retrouve d'un coup d'un seul en miettes. Je te vois dans chaque petit morceau qui jonche mon sol. Alors je me baisse et j'attrape chacun d'eux, un par un, parce que ton reflet m'est insupportable.

Je me coupe, et brusquement je te sens pénétrer les plaies, comme si tu cherchais à me contaminer. N'ai je donc pas assez souffert ? Et ça me fait mal, je pars prendre un couteau et je m'ouvre pour te faire sortir, mais ça ne marche pas. J'ai beau t'implorer de me quitter, tu me prends davantage. A la vie, à la mort. Je te vois dans le sang qui coule le long de mon bras, je te sens dans sa chaleur. Tu es en moi désormais, et tu sembles avoir décider de ne plus jamais en sortir. Sauf si je me tranche la gorge pour te faire souffrir. A ton tour d'avoir mal.

dimanche 16 septembre 2007

Idylle(s) masochiste(s)

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Bourrine et tambourine,
Mon crâne qui s'illumine...

Je ne cesse de penser à toi qui est entré dans ma vie par je ne sais quelle porte que j'ai laissé entrouverte... Et aujourd'hui encore, je ne te connais pas, et je te laisse me faire toutes ces choses. Une spirale de folie dans un seul verre, et te voilà libéré de tes chaines. Je ne comprendrai probablement jamais ce qu'il m'arrive, et peut être vaut-il mieux que je ne m'y intéresse pas pour éviter une mauvaise chute. On ne sait jamais... Tu lèves la tête, je te regarde et je me découvre une nouvelle image dans tes yeux. C'est drôle, moi qui me voyait tout autrement...

Ca me fait mal de t'entendre me dire que ce que nous faisons est mal mais que ce n'est que la vie, et que tout le monde fait pareil. Tu sais que ça me fait mal... Oui tu le sais, mais au fond, tu dois aimé ça. Et tu continues à me faire toutes ces choses, et tu les fais si bien. Je t'entends encore qui résonne dans ma tête, comme si tu l'occupais encore et encore. Je me tue à mémoriser le son de ta voix, car je ne sais pas encore combien de temps je pourrais l'entendre. Je pourrai t'écouter des heures sans me lasser... Et tu dois trouver bien étrange le fait que je tente de capturer chacune de tes sonorités, comme si c'était la dernière qui m'était destinée. Mais non, ce n'est pas étrange. Tu es comme les autres, un jour tu partiras et tu me laisseras seul. Seul et anéanti.

samedi 15 septembre 2007

15 bonnes raisons de crever avant l'arrivée de l'armée des morts

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1°) Parce que devenir zombie serait se rallier à la majorité, foutant en l'air vingt ans d'associabilité.
2°) Parce que ta liste de connectés MSN se vide en quelques jours et que t'as plus personne à wizzer.
3°) Parce que si les êtres humains sont bêtes et méchants, ils passent rarement à l'acte. Les zombies, toujours.
4°) Parce que tu tiens à son intestin grêle et à ton pancréas.
5°) Parce que courir c'est marrant cinq minutes, mais ça saoule très vite. Trop vite.
6°) Parce qu'Eve Angeli version cadavre cannibale qui veut te bouffer la cervelle, c'est quand même plus effrayant que la vraie qui raconte la vie de ses chiens chez Fogiel.
7°) Parce que la chair en putréfaction et les tronches décomposées, c'est vraiment pas fashion.
8°) Parce que devenir le plat du jour n'a jamais été un objectif de carrière.
9°) Parce que tu te fous du sang de partout sur tes fringues bien chères que même avec SKIP ça part pas au lavage.
10°) Parce que t'es obligé de finir alcoolique pour pas péter un plomb.
11°) Parce que tous ne répondent à tes questions que par des grognements, au mieux des hurlements.
12°) Parce que t'as pas envie finir tes jours à de te taper des Mc Charogne jusqu'à ce qu'on t'explose la tronche avec un fusil à pompes.
13°) Parce que ça te fait chier de te taper leurs haleines fétides quand ils essayent de te mordre.
14°) Parce que te faire bouffer par ton mec (ou ta meuf) t'as jamais fait bander
15°) Parce tu auras mauvaise mine et pas qu'au réveil, et que les anti-rides ou les crèmes auto-bronzantes ne pourront plus rien pour toi.

jeudi 6 septembre 2007

Nous mourrons à trois heures

Tout est déjà perdu, comme si se battre avait un jour servi à quelquechose... Partout où se pose mon regard me fait découvrir un nouveau monde, une planète morte, un cimetière sans fin. Tu auras beau fuir les cadavres, cela ne fera que retarder de quelques heures une haletante agonie. Où tu peux choisir d'attendre à mes côtés celle qui nous prendra bientôt comme tous ceux qui nous entourent.

Notre heure est venue, il n'y a plus aucune issue possible... La vie est comme tout le reste, elle se perd facilement. Et au milieu des ruines, cela semble être une évidence. Ce paysage aurait semblé morbide hier encore, et c'est comme si tout ce sang lui avait toujours appartenu. Le soleil qui se couche emporte avec lui la couleur des lambeaux de chair qui jonchent le sol.

Seules quelques flammes éclairent désormais ton doux visage. Prends moi dans tes bras... Nous nous éteindrons parmis ceux qui nous ont condamnés... Le calme règnera désormais jusqu'à la fin des temps. Aujourd'hui est un jour sans lendemain.

mardi 21 août 2007

Maquillage émotionnel

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Je vais essayer...
Ne pas perdre pied...

Le contraste intérieur / extérieur explose. Ne vois-tu donc rien, ou est ce la stupidité qui t'aveugle ? Ne te fie pas à tous ces artifices et concentre toi sur le contenu qui t'es livré, certes au compte-goutte, mais livré tout de même. Ils sont tous persuadés que je suis comme ceci, malheureusement pour eux, non, je suis comme cela. Je ne sais si c'est avec aisance qu'ils sont dupés de la sorte ou si c'est seulement par pure obsession de leur petite personne qu'ils ne se rendent compte de rien. Je ris tellement d'assister à ce spectacle que la douleur émanant de l'absence de compassion me fait pleurer. Et par la fenêtre je contemple les moutons paissant tranquillement l'herbe verte et bien grasse, attendant bien sagement l'heure où le diable les fera rotir dans ses flammes. Soit.

lundi 20 août 2007

Des pillules au paradis

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Je parles à l'envers,
Le démon dans mon verre...

Enfermé dans une bulle sombre et lugubre au dessus du vide, prête à éclater quelque part on ne sait où, on ne sait quand... Pendant ce temps, il me parle de tout ce que j'aurai pu accomplir, de toutes ces opportunités qui m'ont été offertes et que je n'ai pu saisir. Il ne s'arrête que très rarement d'ailleurs. Je mérite ce que je vis. Je suis le seul à changer la donne. Si je pouvais lui écraser les dents et me libérer de son emprise. Tout ce bruit la dedans m'assomme, ca me fait trop mal, je crois que je vascille. Heureusement que mes pillules m'aident à lui faire fermer sa gueule une bonne fois pour toute. Mais le médecin m'interdit de prendre le volant quand je prends ces jolies petites pillules qui me font de l'oeil toute la journée. C'est qu'elles m'emmènent au paradis voyez-vous... Du coup, je ne vis que pour elles. Et je crois que me faire gerber n'a servi à rien ce midi...

jeudi 19 juillet 2007

Trois par trois

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La nuit n'est pas toujours mon amie...
Alors je me cache sous mon lit...

Ils m'ont abandonné, moi, leur propre enfant... Me voilà seul, à tout jamais. Isolé du monde, je me laisse parfois aller jusqu'à la faiblesse de croire qu'il est préférable d'en finir plutot que de continuer à assister à ce massacre qui ne cessera jamais. La folie humaine est sans fin. Tandis que certains laissent des orphelins batir des palaces en lambeaux de chair, d'autres tentent de laver leur mains salies d'un sang nucléaire... La rédemption, au fond plus personne n'y croit.

Non, la rebellion n'aura jamais lieu, car les moutons aiment voir cette fauscille rouillée carressée leurs flans. Si tu veux t'en sortir, n'écoute que ce qu'ils ne nous disent pas. Car après tout, nous sommes condamnés, et le mensonge dans lequel nous évoluons contribue à faire de nous ce qu'ils souhaitent. Tu sais tout aussi bien que moi qu'il est trop tard pour nous.

Les jeux sont faits. Ton âme en échange de leur argent. Attendons que la mort vienne nous chercher, et si le jour vient ou tu te sens faiblir, tu sais ce qu'il faudra faire. Je pense que je l'implorerai de m'arracher à cet enfer bien avant toi... J'aurai tant aimé qu'il en soit autrement. Oui, si tu savais combien j'aurai aimé...

jeudi 24 mai 2007

Addictions nocturnes

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Chaque fois que tu commences, je continue.

Nuits après nuits, guidé par nos envies issues des bas-fonds, nous nous ennivrons au son des verres qui s'entrechoquent et des bouteilles qui se vident davantage à chaque coup d'oeil furtif que nous leur portons. Pris dans un tourbillon de fumée, entre euphorie et écoeurement, les soucis omniprésents deviennent d'une troublante inexistence, comme si leur gravité avait pris un caractère des plus légers. La vie ne serait-elle au fond qu'une funèbre mascarade ? Tout s'enchaine, rapidement... Et plus rien n'a de sens, nous perdons la maitrise de nos repères, comme transi par une soudaine sensation de liberté solitaire, sans que l'on arrive à savoir vraiment depuis quand cette impression nous est apparue. Un verre de plus ou de moins, les effets supplémentaires demeureront dérisoires... Parfois vient la dose de trop, ou quand le doux rêve virer au cauchemar cafardeux qui te ramène sur terre d'une intense violence... Mais n'est-ce pas un résumé parfait du cours de nos existences ?

dimanche 8 avril 2007

Une poche de sang

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Parce que tout a une fin.
Parce que la chair n'est plus rien.
A mesure que je le sens s'écouler, la noirceur m'emporte...
A tout jamais...

dimanche 18 mars 2007

Tout ce qui vole dans la nuit

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Ne crois pas en moi...

J'ai de la peinture plein les mains... C'est étrange de voir comment toutes ces couleurs se mélangent, les formes laissant apparaître différents paysages que l'on a coutume de ne voir que sous LSD. La chute est aussi dure que les poils du pinceau qui griffent la toile. Les couleurs ont autant de signification qu'une chèvre éventrée sur un tapis de poils blancs selon la signification que chacun lui porte. Mon cœur s'emballe. J'ai mal à la tête. Mais pas physiquement. Quand tout s'est consumé, tu sais que la dernière cendre s'écrasera sur le sol, entraînant tout dans son tourbillon de fumée... Mais personne ne sera là pour te voir partir. Je me sens sale. Assez pour prendre ce cutter et me taillader jusqu'à ce que mes nerfs lâchent. Tamponne moi un mouton. Est-ce déjà la fin ? Toutes ces rayures me donnent le tournis... Le corps lourd s'effondre seul dans un silence profond...