dimanche 27 novembre 2011

Larmes de cendres


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Les battements s'emballent dans un silence assourdissant...
Une cadence incontrôlable aliénant à outrance...

Etais-je déjà condamné sans le savoir ? Confronté à une effroyable réalité, je ferme mes yeux si fort, cherchant à tout prix un moyen de revenir en arrière. Aurais-je du lui avouer mon bonheur, partager ce sentiment de liberté, cette sensation d'enfin être en paix ? Je prends conscience que mon rêve se fissure alors que se profilait à l'horizon l'espoir d'un meilleur lendemain. Recroquevillé dans un coin de ma tête, je creuse ma tombe sous les murmures des anges qui me dévorent des yeux.

La lourdeur ambiante pèse sur tout mon être, me fracassant davantage. Asphyxié par un épais brouillard d'incertitudes, je me laisse condamner par des fantasmes ravageurs. L'impensable n'est plus impossible quand les songes s'adonnent au néant. Et je me laisse aller aux inventions les plus délirantes. Tout perd son sens à mesure que le temps passe. Mes ongles égratignent ma chair au sang, comme pour me réveiller de cette infâme et dévastatrice catatonie. Brefs soulagements avant l'apocalypse. En vain, je me résigne à subir les assauts de la folie qui me guette depuis si longtemps. M'engouffrant dans les failles de mon inconscient torturé, je cède aux avances de la belle impétueuse. Au creux de ma main, je regarde s'éteindre mes souvenirs en silence. Que tout disparaisse...

samedi 2 juillet 2011

Le silence des abysses

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Sur ma tombe abandonnée,
Chrysanthèmes et macchabées...

Comme un coup du sort, ils sont déjà tous tombés sous la coupe de l'obscurité. Je ne fais plus partie que d'une poignée d’âmes égarées, dévastées, condamnées. Il flotte dans l'air un parfum malsain, suintant de désespoir macabre et de désillusions moroses. Abattus par la vengeance des dieux, nous nous sommes séparés pour mieux nous éteindre en paix. Au jeu du chat et de la souris, je nargue désormais la mort qui me guette, quand elle ne me tend pas les bras... Je traine ma mélancolie sur les chemins de fer, cherchant le réconfort sous les rails que je foule. Une pluie lugubre accompagne ma quête vouée à l'échec. Funambule esseulé malgré moi sur le fil de ma vie gâchée, je fuie mes rêves à l’arrogance perverse.

A la lueur de quelques bougies, je m’abandonne accompagné de quelques bouteilles déjà entamées au détour d’un trottoir. Seul au monde, je m’abreuve d’un bonheur aussi éphémère qu’insaisissable, me laissant petit à petit submerger par une divine ivresse. Tel une amante acharnée, elle me comble d’un plaisir réconfortant, dissipant ma solitude léthargique. Comme je te désire, infâme princesse de mes nuits, couveuse impie des démons qui rongent mon âme, vicieuse investigatrice de ma descente dans les limbes de l’horreur. Sans bruit, je me retire dans un parking désaffecté et la laisse me pénétrer de part en part. La lune majestueuse éblouit notre étreinte nocturne.

Tremblante d'amertume, ma chair finit par se tordre de douleur, recouverte de mes larmes. Je vomis ma vie dans un torrent de désespoir tandis que me délaisse ma céleste maitresse. Cette nuit encore, j’implore dépité le ciel de te faire revenir. Dans un état second, je l’imagine insensible à mes sinistres supplications. Si je pouvais simplement me blottir dans tes bras, soigner mon cœur en peine, et me convaincre que tout ira mieux au petit matin. Un sommeil pénible s’empare lentement de mon être étrangement pétrifié. L'emprise d’une ardente fièvre nourrie d’alcool n'aura pas suffit à réchauffer mon corps souffrant. Réfugié dans une carcasse de taule rouillée, mes yeux humides se ferment douloureusement, pendant que mes doutes me torturent avec une ferveur accrue. Demain, peut-être, serai-je le prochain...

dimanche 19 juin 2011

Vers la lumière

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Dans ce vacarme artificiel mourraient les intentions rebelles....

Il ne resterait pas longtemps seul à errer sur ce trottoir. La nuit tombait, et bientôt des dizaines de personnes emprunteraient la rue pour rejoindre la fête foraine annuelle. Il lui fallait trouver un moyen de quitter la ville au plus vite. Peu importe s’il ne savait pas où aller, il y réfléchirait plus tard. Son portable en main, il accédait à la liste de ses contacts, mais aucun des noms qui défilaient sous ses yeux ne pouvait lui venir en aide. Il regardait à nouveau le dernier message reçu : étions nous fait l'un pour l'autre? Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne le retrouve. Et cette simple idée le pétrifiait d'effroi. Il savait qu'il aurait peu de chance de lui échapper, mais il lui fallait essayer. Il se rappelait que le métro arrivait directement dans les entrailles de la gare. Sans perdre une seconde, il s'empressait de rejoindre la prochaine station qui ne se trouvait qu'à quelques pâtés de maison.

Dans sa course effrénée à la liberté, il ne cessait de se demander s'il faisait le bon choix. où il aurait pu aller sinon ? Mais chaque possibilité qui lui venait à l'esprit était immédiatement balayée. Il arrivait essoufflé au guichet et fouilla ses poches. Le guichetier le regardait avec insistance, la pressant de lui parler avec son seul regard. Il lui souriait poliment, les mains tremblantes dans son jean, et retournait dans le hall toujours le cœur battant. Il comprenait qu'il avait déjà dépensé le peu d'argent que sa banque l'avait autorisé à retirer. Il était trop tard pour faire machine arrière. Une discrète et brève analyse du terrain s'imposait : aucun vigile ne semblait en poste. Il décidait de suivre de près un usager afin de s'engouffrer avec lui dans l'ouverture des portes. Il sentit soudain une main lui agripper l'épaule.

vendredi 6 mai 2011

Délicieuse oppression

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Je tangue, je vacille,
Je valse avec la faucille...

J'ai mis mon masque de cheval et ma capuche sur la tête. Je déambule sur la plage, euphorique une clope au bec. Je jouerais bien avec les vagues, je m'y jetterais à corps perdu, je partagerais avec elle la mort de leurs derniers élans. Je plongerais fouetter le sable, et dans ce brouillard maritime, j'y disperserais quelques terreurs. J'y purgerais mon corps lynché par la détresse, et laisserais la mer apaiser les brulures de mon âme. Mais ce n'est pas un temps d'été, et quand bien même ça le serait, je préfère continuer gaiement, aller de l'avant au néant. C'est que cette plage est diablement belle, et sait parfaitement jouer de ses charmes pour ensorceler mon âme. Mon coeur de pierre pourrait-il finalement craquer ? C'est qu'elle me fait tourner en rond depuis des heures, peut être même en bourrique... Alors je chuchote dans ma tête, je danse en gambadant fièrement, je fais semblant d'ignorer celle qui m'obsède terriblement. Dans un moment d'égarement, je dessine dans le sable des compagnons d'infortune, fidèles témoins de ma cavale au paradis déchu. Peut être que je suis en plein mirage... En plein naufrage... Quand la lune chassera le soleil, je poserai mon masque sur le sable, ses yeux rivés vers les étoiles. Ainsi rassuré, je m'ensevelirai sagement rejoindre ma succube, et une fois bien reposé, demain je recommencerai.

dimanche 3 avril 2011

Calibrer pour chuter

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Au creux de mon oeil,
Tu trouveras le repos.

Les rayons du soleil me cajolent avec une infime délicatesse, laissant mon esprit divaguer en dilettante. Si serein, si paisible, je me laisse aller ainsi au gré du vent. Cela faisait bien longtemps qu'il ne m'étais plus arriver de me sentir libérer des tracas qui pourrissent mes journées et terrorisent mes nuits. Je ne comprends toujours pas pourquoi je demeure aussi souvent la proie d'obsessions insignifiantes. Ces relances incessantes et incontrôlables orchestrées par mon esprit malade qui m'obligent à atteindre une impossible perfection et font de ma vie un véritable calvaire. Quand mes mains tremblent, quand mes dents grincent, quand mon regard se vide... Est-ce là pour moi un moyen stupide de malmener ma sempiternelle routine ? Ou suis-je devenu totalement incapable de contrôler la violence de mes tourments ? J'arrêtai net mon introspection, ébloui par les reflets jaunâtres d'un flaque de pisse. Tout s'emballait d'un coup. Si je le voulais, le pourrais-je vraiment ? Qu'adviendrait il si mes démons se manifestaient bien plus violemment encore ? N'étais je déjà pas arrivé à un point de non retour ?

mardi 1 mars 2011

Jubile la mort

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Le chant des lames est fourbe,
Et pourtant leur silence me trouble...

En cette nuit de mars où seule une pluie lugubre vient rompre un silence malsain, les espoirs d'un changement subsistent encore. Mais tout demeure inlassablement stoïque, mort et désespéré, dans cette torpeur nauséeuse où mes récents souvenirs se mêlent à mes fantasmes morbides. Et tandis que tout se meut dans un silence absolu, laissant s'amplifier des frayeurs affamées, je sens tout mon être épris d'une viscérale mélancolie. Perdu au milieu de cette nuée grandissante de tourments dévastateurs, je sens mes rêves broyés par mes larmes. Je m'allonge pour tenter de reprendre le contrôle, quand je sens dans mes tremblements l'annonciation d'une crise intense et douloureuse. Résister à la tentation de calmer les ardeurs de la folie est un violent supplice qui en deviendrait presque délicieux. Je t'en prie raisonne-toi, la brutalité de l'acte pourrait être fatidique et tu ne le sais que trop bien... Pourrais tu encore arracher cette peau pour la laisser ainsi souillée par son essence encore chaude ? Toute notion de réalité s'altère à mesure que vocifère mes incisions hystériques. Le chagrin des périodes passées plane comme une ombre dans la pièce, se délectant de la détresse ambiante qui règne en maitresse. Une seule petite étincelle suffirait à dévaster la cervelle à demi affolée en ces temps de bouleversements. Tempérer l'explosion ne sera pas chose aisée...

mardi 1 février 2011

Sueurs acryliques

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Rentre dans mon viol, furieux délire frénétique,
Conception d’un désir infirme, vient dévorer l’hystérique...
Sang pour sang illusoire, réalité hallucinée,
Fantomatique séquence innée dans l’abus...
Engendrer pour crever, condamner par le temps,
Créer la dépendance et guetter le dernier spasme...
Faiblir au gré du momentané imprégné d’effroi,
Les carcasses se fascinent pour l’aliéné...

Tout se noie dans son regard quand il demeure à contempler ses peintures. Ses pinceaux des doigts aiguisés de plaisirs tourmentés concentrent sur la toile l’infâme excès de désolation qui infecte son âme. Fixation obsessionnelle frôlant la convulsion devant le miroir de son imaginaire torturé, comme s’il pénétrait ces cauchemars acryliques. Sordides risqueraient d’être les conséquences si quelqu'un le ramenait à la réalité. L’esprit altéré se recueille dans une souffrance maculée de folie. Douleurs dans la bouche, lèvres qui saignent. Beaucoup se damneraient pour lécher ce fruit de la hantise, aspirer sa sanglante essence, pénétrer ses mélancoliques ténèbres. Éprouvantes sensations d’amertumes qu’ils ne sauraient ni comprendre, ni maîtriser. Se donner à eux serait un juste retour de leurs pures perversions, plaisir sadique qui les emmènerait sous terre, là où les vers dévorent les hommes plus vite. Encore ils le veulent mais jamais ne l’auront.

Perdu dans ses pénates, il oublie que le monde continue de tourner. Avec ou sans lui. Demain n’existe pas. Il ne sait plus s’il oublie qui il n’est pas ou s’il ne l’a jamais su. Ses yeux éteints comme deux ampoules grillées lorgnent le pus séché sur ses ongles. Quelques gouttes d’alcool ont suffit à éteindre l’étincelle d’espoir qui l’animait autrefois. Addiction assommante perpétuant la malsaine complaisance à ne plus avoir de remords lorsque sa chair subir les affres de ces sentiments. Alternance de sourires mornes et de soupirs funèbres. Ces rêves ne voient le jour que dans le flou qui inonde ses yeux tel un brouillard épais. Il vit son paradis en enfer au milieu des poussières qui dansent dans les abîmes. Arrache les croûtes d’un supplice infligé dont seules ses mains se souviennent. Se saigne pour évacuer la douleur viciée que son cœur crache. Elle se répand, elle est partout. Acide. Impure. Regarde ce qu’ils t’ont fait. La fissure est trop profonde. Tandis que la lame raye l’os, le miroir se brise. Deux ne font qu'un. Tu es le reflet de ma détresse qui nous assène vers le néant. Les mouvements feignent d’être. Dans la démence nous nous éteignons. Je ne nous entends plus.