vendredi 6 mai 2011

Délicieuse oppression

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Je tangue, je vacille,
Je valse avec la faucille...

J'ai mis mon masque de cheval et ma capuche sur la tête. Je déambule sur la plage, euphorique une clope au bec. Je jouerais bien avec les vagues, je m'y jetterais à corps perdu, je partagerais avec elle la mort de leurs derniers élans. Je plongerais fouetter le sable, et dans ce brouillard maritime, j'y disperserais quelques terreurs. J'y purgerais mon corps lynché par la détresse, et laisserais la mer apaiser les brulures de mon âme. Mais ce n'est pas un temps d'été, et quand bien même ça le serait, je préfère continuer gaiement, aller de l'avant au néant. C'est que cette plage est diablement belle, et sait parfaitement jouer de ses charmes pour ensorceler mon âme. Mon coeur de pierre pourrait-il finalement craquer ? C'est qu'elle me fait tourner en rond depuis des heures, peut être même en bourrique... Alors je chuchote dans ma tête, je danse en gambadant fièrement, je fais semblant d'ignorer celle qui m'obsède terriblement. Dans un moment d'égarement, je dessine dans le sable des compagnons d'infortune, fidèles témoins de ma cavale au paradis déchu. Peut être que je suis en plein mirage... En plein naufrage... Quand la lune chassera le soleil, je poserai mon masque sur le sable, ses yeux rivés vers les étoiles. Ainsi rassuré, je m'ensevelirai sagement rejoindre ma succube, et une fois bien reposé, demain je recommencerai.