vendredi 16 octobre 2009

La complainte du purgatoire

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Admire l'importance que nul ne te porte...
Ferme les yeux, laisse toi absorber...
Oublie la souffrance et meurs en silence...

Au milieu des paillettes se projettent mille feux en devenir. Imagés sur écrans géants, les démons s'entrelacent et s'accoquinent dans un bruyant bordel. Sentiment intense de liberté lorsque l'on n'attend plus rien en retour de ce lieu de perdition. Les regards insistants sont inexistants, à tel point que seul le plaisir du partage d'une nuit prend toute son importance. Les jeux de séduction ne se font qu'à deux, au milieu de nos éclats de rire. Tournoyer les têtes au milieu des lumières, martelé par des bruits parfois lourds, parfois hypnotiques. La nuit se fait longue et la fatigue profite au cerveau malade qui se joue de son maître pour lui montrer ses plus effroyables tourments. En cellule enfumée s'exile le malade pour souffrir en silence, violenté par des blessures d'une profondeur impensable. Rituel symptomatique d'une nuit trop arrosée...

Les braises de sa cigarette étincellent dans ses pupilles, fidèles témoins du massacre cérébral. Les images défilent, toutes plus sordides les unes que les autres. Retenir les larmes et supplier le néant que tout cesse en un éclair. En vain. Feindre le naturel est moins aisé sous délire alcoolique. Sans perdre de temps, noyer le cerveau de nicotine pour partir retrouver un peu de féérie au milieu des ténèbres. Dans la pénombre avancer sans jamais se retourner, où nul ne sait ce qui pourrait arriver... La musique fuse et les démons se meurent sur les banquettes, alors on vacille ensemble, une dernière fois. Pour une si courte minute de bonheur... Bientôt la lumière se réveillera, nous aveuglera, abimera nos chairs blafardes. Fuyons tant qu'il est encore temps, et promettons-nous de nous retrouver avant la prochaine apocalypse. A moins que...

dimanche 30 août 2009

Quelquepart entre réalité fantasmée et matérialisation des désirs

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Sa voix brûlait comme venant des enfers...

Non mais laisse moi rire. Toi, devant tous ces fils qui s'entremêlent. Comme si tu pouvais avoir la moindre idée de tout ce qu'il est possible d'en faire. Et de ce qui s'y cache derrière... De bon matin, mes idées fusent mais je n'y comprends rien. Tes paroles résonnent au loin, je n'y prête aucune attention. J'aimerai qu'il en soit autrement, mais il est souvent difficile d'obtenir tout ce que l'on désire. Sinon, tout serait trop facile. J'ai mal à la tête, alors je tente de ne pas trop penser. Je pends encore et encore les mobiles de ma déchéance à tous ces fils maudits, alignant les couleurs pour que l'effet au loin soit des plus agréables. Une harmonie visuelle, un peu comme les paysages de mes toiles avant que je ne les enlaidisse de mes sombres inspirations. J'aimerai couper tous ces fils à l'aide d'une paire de ciseaux. Qu'il est dur de résister à la tentation... Je me retourne mais tu es déjà parti. J'ignore le temps qui s'est écoulé depuis que je suis entré ici. Ferait-il déjà nuit ? Assis dans la pénombre, je ressens mon corps contredire la moindre de mes volontés. Plus je sombre, plus je me demande à quoi bon lutter...

dimanche 26 avril 2009

Déflagration cutanée

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Frappe, écoute, souffre

Venu sournoisement de nul part me dévorer de l'intérieur. Lentement, violenter ma chair avec acharnement. A l'abri des regards se répandent des vagues de souffrance entre quatre murs. Éclats de rire entre deux crises de nerfs. Tu auras beau prier, tu ne t'en débarrasseras plus jamais. Chaque jour, chaque nuit, les mêmes rituels humiliants. Je ferme mes yeux trempés en chuchotant mes hurlements. Dans une posture improbable, je me remémore péniblement ses conseils. Du blanc compact que je tente d'ingurgiter sans m'étouffer. Rien n'y fait. Ce soir, j'aurai pu être seul avec moi même, mais tous ces corps hostiles réveillent en moi d'anciens démons. Masquer mon désarroi à mesure que les heures défilent. Je ressens mes espoirs s'engouffrer dans les fissures des murs tapis par la moisissure comme pour mieux y suffoquer. Ils creusent ta tombe au milieu de l'horreur. Aux tremblement successifs s'accompagnent des rejets multiples baignant dans d'improbables saignements. J'aimerai m'enfoncer lentement dans le sol pour disparaître avec la douleur. Furieuse démence quand rien n'a de sens. Telle une marionnette ambulante malmenée par mon créateur, je subis les affres de la douleur qu'il m'inflige. Et je résiste encore et encore aux pulsions d'incisions qui me charment. J'aimerai tellement avoir peur des objets tranchants...

samedi 11 avril 2009

Halo frénétique

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Il n'y a que des mauvais miracles

Sous les lumières déchainées, les verres victimes de la déchéance s'alignent, parfois se brisent. Le comptoir serait en feu qu'ils s'aplatiraient la tête dessus. Les membres se désarticulent sur les rythmes immondes qui pullulent dans la nuit. Il serait si beau d'admirer leurs membres se briser, faisant valser leurs os hors de la chair. Pleine lune pour un bal ensanglanté. Tumulte ambiant, qui écouter, qui croire. Un peu de rose dans le blanc, un peu de vert dans le noir. Au milieu des sourires crispés, les flashs crépitent, capturant la fumée dans ses élans. Je m'imagine me dissiper et m'envoler avec elle vers l'au delà. Ils me fixent, m'épouvantent, m'excitent. Mes désirs étouffent à mesure qu'ils se font insistants. Asphyxie latente au milieu du dancefloor. Fuir leurs cris de jouissance et se réfugier six pieds sous terre avec les vers. Mes rayures se meurent dans les bagues démentes du putain qui me précède. Serait ce un crime que de lui arracher ses cheveux si délicatement lissés ? Les yeux fermés pour ne pas me les crever, une seule idée m'obsède alors que je dévore ma chair. La salope me baise et j'en redemande. Allongé sur le sol, mes démons dansent dans ma tête et mes anges nagent dans ma merde. Disparaitre n'est jamais aussi facile qu'il n'y parait.

dimanche 1 mars 2009

La mélancolie du tourniquet

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Tourne sur toi même sans jamais ouvrir les yeux.
Laisse cette sonnerie marteler ton crâne encore et encore.
Ils ne font que te voler ton temps en gaspillant le leur.
Personne ne ressemble vraiment à ce qu'il veut bien laisser paraître.
Maitrise tes pulsions meurtrières malgré ce défilé de sourires improbables.
Comme tout le monde tu sais jouer avec les illusions.
La superficialité de l'extérieur quand tout est déglingué à l'intérieur.
Perce toi les oreilles et orne tes poignets de tes plus beaux bracelets.
Du rose sur tes bleus pour masquer les brulures.
Mais ne t'arrête jamais de tourner, sur la plage ou dans les bars.
Encore et toujours pour tromper la douleur.
Le vent dans tes cheveux, comme un trip au milieu des nuages.
Résiste aux chants des débris de verres fracassés contre les murs.
Leurs baisers caressent tes plaies dans un torrent d'amertume.
Sous les éclats de la lune, la mer est si paisible et le sable si rouge.

lundi 23 février 2009

L'echo du calvaire

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Au loin résonne la comptine des fous,
Et mon coeur sens dessus dessous...

Depuis plusieurs jours, les volets demeurent clos. Battus à mort, ils risqueraient fort de tomber si d'aventure ils étaient ne seraient-ce qu'entr'ouverts. Les bruits qui émanent d'un lointain souvenir se mêlent à ceux des personnages qui meurent à l'écran. Le visage collé contre la vitre, il n'y a plus rien à faire, si ce n'est apprécier à sa juste valeur toute l'étendue de son sinistre désarroi. Le soleil hachuré cède facilement aux avances de la nuit, à moins que ce ne soit ce qu'il ait ingurgité qui l'aide à se perdre plus facilement dans les dédales du temps. Au milieu du vacarme imaginaire, il tourne sur lui-même en murmurant à l'envers. Ses yeux rouges et cernés lui montrent tout ce dont il désire, mais il sait que bientôt il verra ce qu'il l'effraye le plus. Alors, il trouve un peu de réconfort en regardant la petite poupée scarifiée aux cheveux roses qui danse avec grâce en le gratifiant de son plus beau sourire.

Le temps passe, impossible à saisir. Un mégot à la main, il épluche ses sentiments devant un verre de whisky. A plusieurs reprises, il lui semble sentir ses yeux révulser, alors il tremble d'un coup sec et se ramène violemment à la réalité. Il y a bien longtemps que son monde n'a pas tourné à l'endroit. Derrière les murs se déchaine la folie. Il se décide à se jeter dehors, titubant péniblement dans un froid hivernal auquel se sont alliées les puissances du vent. Les muscles endoloris révèlent leurs faiblesses, mais à ses yeux, il n'y a rien de mieux que de se sentir mourir à même le trottoir. La lune ce soir est aussi belle qu'une pilule blanche. Aucune prière ne serait assez forte pour le délivrer de sa démence. Condamné par sa propre volonté, son corps se meurt lentement tandis que l'esprit jouit du spectacle de sa déchéance. Le chahut des murmures s'estompe petit à petit. Au milieu des rafales, le soulagement de l'âme.

samedi 14 février 2009

Le bouquet n'était pas assez garni

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Nul besoin d'une date pour prouver son amour.
Rongée par ses pulsions, elle en avait même oublié l'existence.
Un vilain petit secret qui s'apprête à être concrétisé.
S'offre dans ce linge en chassant chaque pensée.
L'ascension céleste se noie dans une intemporelle extase
Esseulée dans la nuit, son reflet morne réveille les éclats de l'évidence.
La pénombre finit d'accentuer l'inexorable chute.
Les clefs qui s'entrechoquent emballent les battements de son cœur.
Les lèvres mordues jusqu'au sang, elle retient son souffle.
Son sourire s'estompe à mesure qu'il la regarde.
Les nuages n'apportent jamais de bons présages.
Dans la profondeur du malaise, son regard s'empare de ses pensées.
Désemparé, la violente douleur de la trahison perfore son cœur.
Béante, la plaie étouffe le malheureux qui suffoque de désespoir.
Les hurlements de la félonne ne parviennent à ranimer son cadavre.
Sombre trépas que de mourir de chagrin à la St Valentin.

mercredi 4 février 2009

Catharcis avortée

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Ne prends pas ma main,
Ou tu seras mien...

Le sable a coulé lentement, le léger sifflement de sa chute m'hypnotisant dans une transe presque impure. Grain par grain, je me suis laissé ensevelir jusqu'à l'étouffement, attendant sagement que le sablier finisse par imploser sous mes murmures. Et le verre céda, dans un fracas d'une violence brutale, extirpant l'esprit des immondices du malsain délire. La chair entaillée en divers endroits n'a demandé qu'à être recouverte pour mieux dissimulé ses souffrances. Rien ne change vraiment en soi. Dès lors, fagoté de mes plus délirants effets, me voila à nouveau à déambuler au beau milieu de cette nuit si belle et si lugubre, à la recherche de ce trottoir où je me suis déjà tant perdu. Il semble que l'on retourne à ses vieilles habitudes bien plus facilement qu'on ne le croit. De nouvelles couleurs ont été vomies un peu partout, quelques nouvelles dépravations semblent avoir naquit des entrailles du chaos, mais les sensations qui regorgent de ce lieu de perdition demeurent toujours les mêmes. Après tout, pourquoi chercher à faire face à sa détresse quand il suffit simplement d'offrir ce que bon me semble comme bon me semble, du moment que celui qui me viole en ressorte tout aussi défoncé que moi. J'aurai cru que les temps allaient être différents, mais tout est aussi intact que lorsque je me suis enfui. Les lumières grésillent, et je ne comprend pas vraiment ce que tu es en train de me faire. Peu m'importe, quand je regarde au loin, je sais que, maculés de sang, mes cutters valseront toujours avec moi.