lundi 11 août 2008

Dans les méandres de la perdition

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Ne t'avais-je pas dit qu'il partirait sans se retourner ?

Il fait tellement froid ce soir, même si, hier, il faisait beaucoup trop chaud. Alors que tous dorment, je reste seul dans la rue à me rappeler que tu n'es plus là. Prends ton portable et appelle qui tu veux. Compose le premier numéro qui te passe par l'esprit. Allez, vas-y... Hurle un putain de bon coup avant de lui raccrocher à la gueule. Et m'écrouler de rire sur le bitume, avant de rouler sur moi même pour éviter cette voiture qui arrive à fond la caisse. A force de me tordre ainsi, je vais finir par en crever. Vague instant de flottement. Quand tout est aussi vide et merveilleux, plus rien n'a vraiment d'importance. Un petit chat vient me réclamer à manger, il tente de me forcer à me relever, mais je préfère continuer à parler aux étoiles. Elles seules arrivent encore à me comprendre. Le chat ronronne à mes côtés et m'aide à envoyer vers le ciel des bulles imaginaires dans lesquelles dansent des petits squelettes de souris. Son poil si sale finit par m'intriguer. Je perçois presque toutes ses pensées, tout comme il doit d'ailleurs percevoir les miennes... Heureusement que la poubelle n'a pas encore été vidée, ce soir ce sera le festin des rois déchus.

Il manquerait quelques bougies, mais avec un peu d'essence et un briquet, on fait des merveilles de nos jours. Dans la fumée se dessinent des visages, parfois malicieux, parfois sauvages, parfois charmants, parfois hideux. Mais le plus incohérent demeure tout de même leurs chuchotements. Tous m'incitent à ne pas suivre le chiffre sept... Dans un moment d'égarement, ils tentent de m'embrasser, mais leurs baisers sont sans saveurs. Le chat se sentant délaissé finit par planter ses griffes dans mes mains, lui qui a pourtant été un si gentil compagnon jusque là. Des rêves de brasiers illuminent ses yeux. Il est devenu une partie de moi. Jamais tu ne cesseras de m'aimer mon amour. Alors cours mon chat, mon beau chat au pelage crasseux ! Et à mesure qu'il s'éloigne de moi, je ressens à nouveau ce vide m'agresser violemment. Peut être était ce la seule issue possible pour en finir définitivement avec toi. Je contemple une dernière fois le reflet de la lune et de mes confidentes dans la mer... Comme j'aimerai t'y noyer... Le soleil ne va pas tarder à se lever, il est temps de rentrer et d'oublier que le monde tourne. Encore un dernier regard vers le néant, et je disparaîtrai moi aussi aux yeux de tous.

samedi 2 août 2008

Déflagration charnelle

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Enfoncer toujours plus profond,
Sourire sans aucune raison...

Tout semble si paisible au bord de l'eau, seule la chaleur étouffante sème le désordre dans ta caboche en donnant vie à des divagations insignifiantes. Dans la quiétude la plus totale, l'ennui finit d'accentuer une fatigue déjà persistante. Mais il n'y a de miracles que dans certains cocktails de palaces. Leurs couleurs si énigmatiques, si lumineuses, si délirantes. Ils te rappellent bien vite que tu n'échapperas pas à ceux que tu fuies. Cette musique festive qu'ils imposent à tes oreilles te semble si fausse. Bois ce que tu ne peux affronter. Cette force éphémère t'embrouillera jusqu'à l'euphorie. Mais tout ce que tu as laissé derrière toi te reviendra en plein dans la gueule quand la nuit sera plus noire. Et tu sais bien, au fond de toi, qu'ils t'auront tous à l'usure. N'oublie pas de te laisser faire quand ta souffrance ne te contentera plus.

Pourquoi sont-ils tous censés être derrière toi uniquement lorsque tu n'es plus toi-même ? Lutter contre les feux de l'enfer avant qu'ils ne te consument ne te servira plus à grand chose. Ce que tu crois être bon en toi ne te sauvera pas, alors regarde les dans les yeux et étends toi dans le tourbillon de tes regrets. Ils t'avaient pourtant prévenus que personne n'est à l'abri de son destin. Quand résonne le son de la déchéance au fond de la cuvette, tu sais qu'il est trop tard pour faire marche arrière. Aucun d'entre eux n'aura jamais pu voir au plus profond de toi. Tout est en train de finir en cendres, et personne ne te pleurera demain. Tandis qu'un hurlement déchire une dernière fois le voile de cette folie destructrice, tu sens s'anéantir en toi l'ultime once d'espoir. Unes par unes, leurs voix s'éteignent quand vient l'heure du dernier sommeil. Tout semble à la fois si lourd et si léger. Dans un silence de mort, le vent se chargera de débarrasser les poussières du chaos.