mardi 6 mai 2008

Derrière l'ombre

MOUHJB57Y9764

Ces balles étranges qui mangent ma cervelle...

Il n’y a plus de rêves quand ses yeux commencent à se réveiller. Son esprit s’amuse des rayons faibles qui luisent sur son plafond. Il n’est pas sur de savoir qui il sera aujourd’hui, pas plus de ce qu’il a fait hier soir… Après tout quelle importance. En descendant les escaliers, il croit voir l’espace d’un court instant une personne assise sur le canapé qui le dévisage, avant d’être épris d’une sensation de déjà-vu. Il avance lentement, s'abandonnant contre les portes pour les ouvrir, jusqu'à atteindre sa salle de bains. Il se laisse perdre au son de l’eau chaude qui coule dans le lavabo, avant de s’asseoir à même le sol, laissant les vapeurs l’assoupir davantage. Peut être faudrait-il aller se recoucher plutôt que de se forcer à affronter le monde extérieur et risquer d’imploser dans l’indifférence totale. Si seulement tu pouvais sortir de ma tête… Ses mains se resserrent sur sa tête, alors il s’allonge tandis que la température et l’humidité ne cessent d’augmenter. Il attrape la poignée du tiroir qu’il fait tomber sur le tapis, renversant tout son contenu. Il attrape la petite glace, et efface la buée avec sa paume. Il contemple ses lèvres qu’il saigne de ses dents, avant de fixer son propre regard. A moitié perdu, il se sent si sale. Des pensées lui trottent dans la tête, se succèdent des petits brins de fantasmes et de terreurs entre deux toux légères. Mais lorsqu'il revient à lui, le dégoût l’emporte alors il jette le miroir contre le mur pour ne plus avoir à supporter ses deux perles noires qui le scrutent.

Un regain de motivation le prend subitement, il se soulève difficilement et s’écroule alors dans la baignoire ou l’eau gelée qu’il fait couler monte lentement. Il se laisse surprendre par l'étrange sensation que lui procure cette fraicheur qui tranche avec les vapeurs de la pièce qui continuent d'émaner du lavabo. Réveille toi et prends le contrôle. C'est étrange comme il est parfois si simple de se laisser aller. L’eau froide commence à lui faire mal, mais étrangement il ne s’est jamais senti aussi bien. Ses habits qui lui collent à la peau lui donne l’impression d’être dans une carapace de coton tout en lui infligeant une lente souffrance. A l’intérieur de la chair qui se durcit, seul un amer mélange de peine et d’amertume se fait ressentir. Rien ne sera jamais plus comme avant. Il ne sent pratiquement plus le froid de l’eau qui lui borde désormais les lèvres. Pourquoi continuer comme ça. Sa tête se baisse lentement. Comme tout le monde, il n’est personne.

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