dimanche 13 avril 2008

Neurasthenia

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Quoi de plus marrant que de danser avec les morts ?

Dans un silence religieux, les minutes s'écoulent entrainant avec elles l'ennui le plus total. Le monde ici semble bien mort, mais hors de cette bulle, il tourne pourtant à une allure phénoménale. Est-il bien raisonnable de rester ainsi en retrait des autres ? Tout semble si simple lorsque l'on expose chaque chose clairement à plat pour trouver un moyen de ne plus refaire les mêmes erreurs. La lumière artificielle est devenu mon principal soleil, et cet écran hypnotique concrétise mes cauchemars les plus abjects. Plus personne ne pense à moi. Me voilà seul face au néant qui abreuve mon sang tandis que mon corps sombre dans un flou total. Je n'ai rien avalé depuis des heures et cela m'importe peu. Je repense à cette douce musique qui me terrifie à chaque écoute. Je sombre davantage, jusqu'à ne plus rien sentir du tout.

Prends un peu de moi comme si je m'envolais avec toi, et disperse le aux quatre coins de la pièce. J'aimerais me réveiller mais quand j'ouvrirai les yeux, tu ne serais plus là, et cette idée m'est totalement insupportable. Il n'y a que quand je dors que je te crois toujours avec moi. Est-ce qu'un jour je pourrais avoir la même vie que celle des autres ? Toucher du bout des doigts cette impression de bonheur... Je n'entends que les chuchotements de mon esprit. Je ne suis pas ce que j'aurais du être. Conduit à ma propre perte par mes démons, il est probablement trop tard pour remonter la pente. A l'intérieur tout est de plus en plus dévoré. Je me suis tué sans le savoir. Peut être un scalpel et d'autres instruments de torture me donneront plus d'espoir, qui sait... En attendant, je préfère rester dans ce flou à vivre dans ce monde meilleur façonné dans mon esprit qui me condamne dans le monde réel.

Et je reste persuadé que personne ne me comprendra jamais. Alors je me dirige vers cette salle obscure où ma sublime et mélancolique mélodie m'appelle. Plus j'approche, plus le volume s'intensifie. Les paroles prennent un sens davantage dramatique, envahissant mon cœur d'une souffrance étouffante. Et je tourne entre toutes ces personnes qui me regardent, et ils tournent autour de moi. Alors je m'ouvre les bras pour les faire fuir, mais ils ne réagissent pas. Je m'assois pour lécher le sang sur mes doigts, ce n'est pas aujourd'hui que je mourrais. Leurs yeux sont encore plus ternes que les miens d'accoutumée. Je lis en eux, et je commence à ressentir le même dégout à mon égard que celui qui me hante depuis toujours. Je n'aurai jamais du les laisser me percevoir de la sorte. Est ce qu'ils m'ont réellement vus comme cela, ou ne leur ai-je montré uniquement ce qui parait malsain en moi ? Après tout, cela n'a plus vraiment d'importance, je ne pourrai jamais m'expliquer pourquoi, mais je finirai par tout oublier tôt ou tard. Peut être par simple protection.

Dans les beaux jours, j'aurai cru que tout le monde autour de moi m'appréciait un tant soit peu. Mais plus le temps passe et plus je me rends compte que personne ne s'intéresse réellement à ce que je pourrai devenir. Je ne compte pour personne, même les inconnus me fuient. Ils veulent juste me laisser seul. A leur place, je ferai probablement de même. Je crois que s'obstiner serait retourner encore et encore le couteau dans la plaie. Je n'ai plus rien à faire ici. Et mes rêves sont tellement plus enivrants... Planer n'est pas salutaire mais d'un réconfort jamais égalé. Je veux m'allonger et ne plus me réveiller, si ce n'est pour contempler quelques couchers de soleil. Dormir jusqu'à la fin des temps, le but ultime à atteindre.

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