jeudi 26 juin 2008

Le poids des cils

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Prends une dose et ruine ton monde...

Je la revois en larmes continuellement, et cela me pétrifie. Comme un débris de verre perforant mon œil, ce qui pourrit à l’intérieur ne pourra jamais être extrait sans causer de dommages irréparables. Et celui qui me voit d'au-dessus se régale de me voir ainsi ravagé. Il serait si simple de réussir à s'échapper de l'emprise de ses images qui me violent et me tourmentent, si seulement je prenais la peine de me contraindre à ne plus m'enfermer dans ce cycle infernal. Mais je ne peux m'y résoudre, renier ce qui pourrait presque être considéré comme une partie de moi. Alors j'observe, je fixe, j'écoute, je vis, chaque seconde qui passe, chaque parole prononcée, chaque rictus aussi léger soit-il... Je plonge instantanément dans ce monde si monstrueusement divin, où tout me semble exquis même dans sa laideur la plus absolue. Un monde où ce que je suis n'a plus aucune importance. N’oublie pas de venir me voir quand il sera trop tard. Je serai toujours là où il convient d'être quand tout n’est plus.

J'aimerai tant être là bas, partager ce qui me tourmente avec des personnes qui comprendraient et ressentiraient la même douleur qui me consume chaque jour. Construire mes souvenirs au milieu de ces lieux que je connais par cœur sans jamais y être allé... M'allonger sur les pavés en regardant tomber les flocons de neige... Courir dans le parc et passer des heures sur le tourniquet... Mais chaque minute qui passe ici me rappelle que ce ne sera jamais le cas, qu'il est impossible d'échapper à la réalité. Et je ne sais toujours pas ce qui me fait le plus mal, demeurer ici totalement incompris ou savoir qu'il est impossible d'échapper à son destin. Surement les deux, et bien plus encore. Et tandis que je ferme les yeux, je demeure hanté par ses mots qui m'insupportent... Du souffle dans le sang et des coups dans la gueule pour ne pas s’endormir. Peut être est-il enfin venu le temps de tout quitter. Peut être que ce soir, tout sera bel et bien fini.

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