dimanche 14 septembre 2008

Pre-mortem

TIMETOQUIT897T698G

Tout semble si calme plongé sous l'eau,
Y règne pourtant le même chaos...

Au loin sur les rochers, la carcasse d'une sirène à demi écaillée pourrit sous les rayons étouffants du soleil. Tu me prends par la main pour danser au milieu des vagues. L'eau salée nous ronge la peau, mais qu'importe, tant qu'on est deux, on est heureux. Nous revenons, trempés, pour nous étendre sur cette plage de sable fin peuplée d'ordures en tout genre. Les doigts jouant avec quelques vieux mégots, nous observons les gouttes sécher sur nos peaux, ou ce qu'il en reste. Et notre chair ainsi exposée commence alors son douloureux travail de cuisson. Plus besoin de parler lorsque l'on est au bord de l'inconscience. Pour tuer le temps, je grave ton prénom sur ma peau avec un morceau de verre. J'aimerai me trancher de toute part, mais ma serviette imbibée de sang devient de plus en plus collante. Bien vite les brulures du soleil me font tourner la tête. Alors, chacun de notre côté, nous creusons notre trou au milieu des grains de sable, prêt à s'y réfugier en attendant que la lune nous appelle.

Je m'enfonce sous terre dans un vaste tunnel sombre, et je ne t'entends plus. Des minutes s'écoulent ou je perçois au dessus de moi le bruit des vagues qui achèvent leurs tristes vies sur les rebords de la terre. Un bruit lointain semble pourtant se rapprocher. Qui d'autre que toi pourrait me retrouver même six pieds sous terre ? Tout s'intensifie tandis que le sable autour de moi tremble davantage. Il est la... Il est tout prêt... Mon petit refuge souterrain voit d'un coup l'une de ses parois de sables trembler pour s'écrouler. Dans la pénombre, je devine une forme étrange assez volumineuse. Un hurlement monstrueux transperce mes tympans, et je distingue un immense ver de sable visqueux aussi immonde qu'effrayant. Coincé contre le mur de sable, je ne peux plus m'enfuir. A peine le temps de sentir mon cœur s'emballer qu'il s'élance sur moi, et j'aperçois dans sa gueule grande ouverte des morceaux de ton cadavre encore frais. Oh mon amour, je te l'avais promis : à tout jamais nous serons réunis !

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