Frappe, écoute, souffre
Venu sournoisement de nul part me dévorer de l'intérieur. Lentement, violenter ma chair avec acharnement. A l'abri des regards se répandent des vagues de souffrance entre quatre murs. Éclats de rire entre deux crises de nerfs. Tu auras beau prier, tu ne t'en débarrasseras plus jamais. Chaque jour, chaque nuit, les mêmes rituels humiliants. Je ferme mes yeux trempés en chuchotant mes hurlements. Dans une posture improbable, je me remémore péniblement ses conseils. Du blanc compact que je tente d'ingurgiter sans m'étouffer. Rien n'y fait. Ce soir, j'aurai pu être seul avec moi même, mais tous ces corps hostiles réveillent en moi d'anciens démons. Masquer mon désarroi à mesure que les heures défilent. Je ressens mes espoirs s'engouffrer dans les fissures des murs tapis par la moisissure comme pour mieux y suffoquer. Ils creusent ta tombe au milieu de l'horreur. Aux tremblement successifs s'accompagnent des rejets multiples baignant dans d'improbables saignements. J'aimerai m'enfoncer lentement dans le sol pour disparaître avec la douleur. Furieuse démence quand rien n'a de sens. Telle une marionnette ambulante malmenée par mon créateur, je subis les affres de la douleur qu'il m'inflige. Et je résiste encore et encore aux pulsions d'incisions qui me charment. J'aimerai tellement avoir peur des objets tranchants...