mardi 20 mai 2008

Danse anale, ronde fécale

TILYOURRETURN

Baisons avant que je ne vomisse...

Donne moi une seconde que je me rase la tête. Les fringues à l'endroit à l'envers, peu importe tant qu'il y a de l'harmonie dans les couleurs. Et il faut encore brûler mon paquet de cigarette pour aspirer la fumée et m'allonger sur le bitume pour entendre les étoiles me parler. Elles ne me diront rien de plus que je ne sais déjà. Mais elles sont si gentilles avec moi... Musique à fond, la fiole dans le sang, le portable ne sonnera plus. Demain il me faudra vider les bouteilles d'eau par la fenêtre pour chasser les démons qui y logeaient. Elles me diront que ça ne servirait à rien, mais elles n'ont jamais rien su faire d'autre que de me mentir. Je leur demanderai bien de se taire mais je me sentirai tellement seul. Je ferme les yeux pour contempler ces petites étincelles... Parce que ça me rend si euphorique...

Le temps passe sans que je ne m'en rende vraiment compte, et je crois que je tourne en rond. Mon bras accuse le coup, une nouvelle fois. Si je me rappelai comment conduire, je serai parti chercher des bonbons en forme de crocodile pour les tripoter un peu. J'aime bien les piquer avec une aiguille, mais il n'y a que les petits nounours en gélatine qui sont jolis une fois décapités. Mon foie me démange, à moins que ça ne soit mon estomac, j'ai jamais vraiment rien compris à tout ce qu'il y avait là dedans. Tout m'exaspère. Vivement que tu partes une bonne fois pour toute pour mieux revenir. La fatigue me détruit encore plus. Rien n'a jamais vraiment eu de sens.

lundi 12 mai 2008

Escapade au coin du bureau

ROSEE

Effacez nos noms, et plongez-nous vers le fond...

Elle reste assise devant moi, tandis qu'ils lui expliquent ce qui ne va pas. Assis derrière eux, je m'abreuve de leurs mots qui m'hypnotisent. Je cherche à comprendre leurs réactions, mais très vite leurs paroles ne sont plus qu'un flot de bruits qui me berce lentement. Je les contemple avec curiosité, mais mes yeux sont très vite captivés par les lumières scintillantes qui dansent par la fenêtre. Toute mon attention me fait me perdre dans les fleurs colorées de la petite pelouse juste en face de moi. Leurs couleurs vives et chatoyantes me rappellent combien j'aimerai être dehors à dormir au milieu d'elles plutôt que de perdre mon temps enfermé ici. Les hautes herbes remuent d'un coup, laissant s'échapper un gros lapin violet. Son pelage flamboyant et coloré m'intrigue fortement. Son petit museau délicat caresse les pétales des fleurs, et je le regarde en manger une première, puis une seconde... Je demeure fixé sur cette grosse boule de poils qui se délecte, quand il parait soudain capté l'insistance de mon regard. Sa petite tête se tourne rapidement vers moi, ses deux pupilles rougeâtres et scintillantes me regardent d'un air furieux. Il ouvre alors sa gueule, exhibant ses crocs, et se jette sur toutes les fleurs qu'il dévore d'un coup avant de bondir dans les hautes herbes. Je reprends mes esprits, ils sont toujours là à la sermonner. Et ce n'est que le début d'une longue, très longue journée...

mardi 6 mai 2008

Derrière l'ombre

MOUHJB57Y9764

Ces balles étranges qui mangent ma cervelle...

Il n’y a plus de rêves quand ses yeux commencent à se réveiller. Son esprit s’amuse des rayons faibles qui luisent sur son plafond. Il n’est pas sur de savoir qui il sera aujourd’hui, pas plus de ce qu’il a fait hier soir… Après tout quelle importance. En descendant les escaliers, il croit voir l’espace d’un court instant une personne assise sur le canapé qui le dévisage, avant d’être épris d’une sensation de déjà-vu. Il avance lentement, s'abandonnant contre les portes pour les ouvrir, jusqu'à atteindre sa salle de bains. Il se laisse perdre au son de l’eau chaude qui coule dans le lavabo, avant de s’asseoir à même le sol, laissant les vapeurs l’assoupir davantage. Peut être faudrait-il aller se recoucher plutôt que de se forcer à affronter le monde extérieur et risquer d’imploser dans l’indifférence totale. Si seulement tu pouvais sortir de ma tête… Ses mains se resserrent sur sa tête, alors il s’allonge tandis que la température et l’humidité ne cessent d’augmenter. Il attrape la poignée du tiroir qu’il fait tomber sur le tapis, renversant tout son contenu. Il attrape la petite glace, et efface la buée avec sa paume. Il contemple ses lèvres qu’il saigne de ses dents, avant de fixer son propre regard. A moitié perdu, il se sent si sale. Des pensées lui trottent dans la tête, se succèdent des petits brins de fantasmes et de terreurs entre deux toux légères. Mais lorsqu'il revient à lui, le dégoût l’emporte alors il jette le miroir contre le mur pour ne plus avoir à supporter ses deux perles noires qui le scrutent.

Un regain de motivation le prend subitement, il se soulève difficilement et s’écroule alors dans la baignoire ou l’eau gelée qu’il fait couler monte lentement. Il se laisse surprendre par l'étrange sensation que lui procure cette fraicheur qui tranche avec les vapeurs de la pièce qui continuent d'émaner du lavabo. Réveille toi et prends le contrôle. C'est étrange comme il est parfois si simple de se laisser aller. L’eau froide commence à lui faire mal, mais étrangement il ne s’est jamais senti aussi bien. Ses habits qui lui collent à la peau lui donne l’impression d’être dans une carapace de coton tout en lui infligeant une lente souffrance. A l’intérieur de la chair qui se durcit, seul un amer mélange de peine et d’amertume se fait ressentir. Rien ne sera jamais plus comme avant. Il ne sent pratiquement plus le froid de l’eau qui lui borde désormais les lèvres. Pourquoi continuer comme ça. Sa tête se baisse lentement. Comme tout le monde, il n’est personne.