Il ne parle jamais d'apocalypse, seulement de délivrance...
Le parfum du désespoir suinte, annonçant les prémices d'un voyage sans retour. Il ne pense qu'à ça tandis que tout s'effondre autour de lui. Se laisse immerger par ces effluves qui le plongent dans une effrayante catalepsie. Entre rêve et réalité. De son regard inerte semblent s'échapper les hurlements d'un traumatisme délétère. Les faiblesses pleurent dans la nuit au gré de l'incompréhension. L'esprit essuie les efforts troublés des tortures pernicieuses qu'il s'inflige. Déficit intemporel. Il semble s'éveiller, seul dans la douleur. Le bulbe saigne encore. Sens pâlir dans sa bouche la délicate moisissure de la démence, somptueuse aigreur caressant sa langue d'une ardeur mélancolique. Lascivement se condense dans le souvenir de l'incision. La cicatrice dérange, démange, se venge. Cœur se mâche. Inspire.
Sur sa chair suturée scintillent des petits éclats fascinants, comme des ailes d'anges se déposant sur lui une fois sauvagement arrachées. Leurs chuchotements pénètrent sa peau et le convient à se laisser éprendre par la décadence de ses chimères. Au tréfonds de son âme, l'illusion est parfaite. Défier la damnation, affronter l'être, le provoquer jusque dans ses retranchements. Sur le sol de sa chambre froide, il savoure la fumée émanant de sa bouche du bout des doigts et se laisse enivrer d'une redoutable fureur au détour d'un sourire morose. Il devine l'instant propice quand vient se mêler l'imploration ulcérée à l'adoration cafardeuse de cette scène au pathétisme cinglant. Avide de rédemption, la rémission par la mort. Péniblement découdre la chair qui gonfle. Les muscles faiblissent, se raidissent, s'assoupissent. Il n'y aura plus jamais d'autres réveils.