samedi 15 juin 2013

Couleur vermeil

Du rebord d'une tour d'ivoire,
Quelque chose de pourri se prépare...

Sous les reflets obscurs du miroir, mon univers comme endeuillé semble résolu à s'altérer insensément dans une ambiante noirceur anxiogène. Les maux échappés des abysses de la démence, envoutants fantasques dépravés, lugubres succubes malicieux, indociles compagnons ombrageux, confinant en leur sein l'essence même de la perdition. Un malaise ambigu pour une intime trahison, appelle au remord par pénitence. Silence funèbre, pénombre mortuaire, ce qui gît ici bas n'en ressortira pas indemne. Aux origines confuses d'un chaos émotionnel diffus se tissent des amas troubles d'obsessions subversives et détestables. L'illusion d'une issue subjugue et fascine mais peine à convaincre. L'espoir, vision étiolée condamné à l'éphémère, une sentence somme toute bien vite exécutée. En coulisses, on eut ce panache de prétendre pouvoir parfois tromper la mort. Duperie enfantine ou évidente faiblesse, comble de l'ironie : des songes regrettables autant que regrettés.

Des vagues psychotiques aussi tourmentées qu’assommantes abreuvent un abandon au sabotage corporel. Choyer la démence, un élixir salvateur aux revers hystériques. Les meurtrissures, bien qu'aisément dissimulées sous d'habiles effets de fortune, s’inondent de saignements furieux. Le malin dans sa splendeur n'aurait jamais rêvé plus bel ouvrage. En offrandes pétrifiées au démoniaque, corps et âme se muent en une farce tragique. Des rires ensanglantés de larmes, une anarchie des sens obscurs et délétères. En plein égarement, une illumination salvatrice telle une bouffée d'oxygène apaisant les passions démentielles. L'infidèle traitresse névrosée se retranche par saccades en ses troubles pernicieux. Au recueil de la ferveur, un flottement rédempteur, et un souffle qui revient comme une certitude : l'éternel qui nous régit ne nous rappellera pas tous.

dimanche 25 novembre 2012

Incision de l'âme


Aux nuages noirs rayonnent mes pleurs, 
Victimes asservies du regard intérieur. 

Les vibrations du monde ne suffisent plus à nourrir mon cœur noirci de désillusions délétères. Point de surprise, cette prémonition nouait ma gorge depuis déjà fort longtemps. Et pourtant, l'inertie totale du moment figé me pétrifie encore, essence même de ma folie ainsi mise à nue. Saveur assassine à l'appétit insatiable, salope vengeresse aux griffes acérées, le tourment de mon âme ne la contentera donc jamais assez. L'abandon dans ton regard aux ténèbres condamnées me déraisonne dans un tumulte bouillonnant d'incertitudes. Du bout de mes lèvres entrouvertes, déchiquetées de morsures féroces, abondent des vagues désespérées de murmures anxiogènes. Des larmes chaudes n'ont de cesse de perler mes yeux, troublant ma vision d'un réconfort presque salvateur. Ma caboche divague dans l'espace distordu, picotée de parts en parts d'assourdissants mémoires qui m'invitent à la dissection de l'invisible. Un éclair lancinant m'oublie au silence funèbre, presque morbide. C'est alors que ma perdition s'accroit inexorablement dans les méandres mystérieusement sombres de mon inconscient dévoré.

Mes paupières s'entrouvrent pour mieux se refermer, oppressant lentement la mécanique de la chair. Baigné d'une fumée épaisse aux reflets rougeâtres, sombre brouillard mortuaire emprunt de souffre et de terreur, je devine ton visage se dessiner au loin. Approche moi pour mieux me posséder. Mes poings joints contre mon thorax le violentent d'un désir aussi ardent qu'impossible. Sans me laisser abattre, j'enveloppe nos corps pour une danse lascive aux effusions illusoires. C'est que tu m'échappes autant que tu me manques. Accablé face contre terre, je devine ce gouffre qui se creuse alimenté du feu des diables. Leurs hurlements résonnent dans les entrailles de leur tanière où je te sais oublié. Ma langue embrasse le sol souillé par mon sang, libérant la brèche à laquelle je consens mon abandon total. Les mouches ne sont plus bien loin, il me tarde tant de les savoir près de moi. N'y a-t-il jamais de désir sans frustration ?

mardi 3 avril 2012

Aversion salvatrice

Une perception nouvelle invite à la création...
Donne moi tes yeux et je te montrerai le chemin...

Ecorche moi de l'intérieur, ressens moi comme jamais tu n'aurais cru pouvoir le faire un jour. Et tandis que tu me dissèques d'un désir impétueux, je t'imagine si parfait à mes côtés, tel que je t'ai toujours espéré. Si torturé, si enivrant, si magnifique. Du calme aux secousses, il n'y a qu'un pas franchi par une violente emprise. Heurté dans ma chair cruellement désarticulée, nos regards se fuient dans les fureurs de cet acharnement incontrôlable. Lacéré par le mal à l'état pur, mon corps livide ne m'appartient plus.

Une obscène saignée à coups de griffes, à coups de crocs, morceaux de chair, lambeaux de peaux. Mes restes pulpeux éparpillés dans la crasse trahiront mes moindres secrets. Reviens à moi. Commune sera notre dévastation, présage d'un carnage douloureux. Dans un silence impassible, l'absorption savoureuse accompli la terrible évolution. Ainsi unifié dans les pénombres, nous trancherons chaque veine de ce cocon et accompliront la terrifiante prophétie. La folie sans appel du juge enragé et les pulsions perverses du bourreau hystérique. Il est temps de se laisser guider par les reflets des abimes menaçantes. Ne te retourne pas, nous n'en reviendrons plus.

dimanche 27 novembre 2011

Larmes de cendres


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Les battements s'emballent dans un silence assourdissant...
Une cadence incontrôlable aliénant à outrance...

Etais-je déjà condamné sans le savoir ? Confronté à une effroyable réalité, je ferme mes yeux si fort, cherchant à tout prix un moyen de revenir en arrière. Aurais-je du lui avouer mon bonheur, partager ce sentiment de liberté, cette sensation d'enfin être en paix ? Je prends conscience que mon rêve se fissure alors que se profilait à l'horizon l'espoir d'un meilleur lendemain. Recroquevillé dans un coin de ma tête, je creuse ma tombe sous les murmures des anges qui me dévorent des yeux.

La lourdeur ambiante pèse sur tout mon être, me fracassant davantage. Asphyxié par un épais brouillard d'incertitudes, je me laisse condamner par des fantasmes ravageurs. L'impensable n'est plus impossible quand les songes s'adonnent au néant. Et je me laisse aller aux inventions les plus délirantes. Tout perd son sens à mesure que le temps passe. Mes ongles égratignent ma chair au sang, comme pour me réveiller de cette infâme et dévastatrice catatonie. Brefs soulagements avant l'apocalypse. En vain, je me résigne à subir les assauts de la folie qui me guette depuis si longtemps. M'engouffrant dans les failles de mon inconscient torturé, je cède aux avances de la belle impétueuse. Au creux de ma main, je regarde s'éteindre mes souvenirs en silence. Que tout disparaisse...

samedi 2 juillet 2011

Le silence des abysses

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Sur ma tombe abandonnée,
Chrysanthèmes et macchabées...

Comme un coup du sort, ils sont déjà tous tombés sous la coupe de l'obscurité. Je ne fais plus partie que d'une poignée d’âmes égarées, dévastées, condamnées. Il flotte dans l'air un parfum malsain, suintant de désespoir macabre et de désillusions moroses. Abattus par la vengeance des dieux, nous nous sommes séparés pour mieux nous éteindre en paix. Au jeu du chat et de la souris, je nargue désormais la mort qui me guette, quand elle ne me tend pas les bras... Je traine ma mélancolie sur les chemins de fer, cherchant le réconfort sous les rails que je foule. Une pluie lugubre accompagne ma quête vouée à l'échec. Funambule esseulé malgré moi sur le fil de ma vie gâchée, je fuie mes rêves à l’arrogance perverse.

A la lueur de quelques bougies, je m’abandonne accompagné de quelques bouteilles déjà entamées au détour d’un trottoir. Seul au monde, je m’abreuve d’un bonheur aussi éphémère qu’insaisissable, me laissant petit à petit submerger par une divine ivresse. Tel une amante acharnée, elle me comble d’un plaisir réconfortant, dissipant ma solitude léthargique. Comme je te désire, infâme princesse de mes nuits, couveuse impie des démons qui rongent mon âme, vicieuse investigatrice de ma descente dans les limbes de l’horreur. Sans bruit, je me retire dans un parking désaffecté et la laisse me pénétrer de part en part. La lune majestueuse éblouit notre étreinte nocturne.

Tremblante d'amertume, ma chair finit par se tordre de douleur, recouverte de mes larmes. Je vomis ma vie dans un torrent de désespoir tandis que me délaisse ma céleste maitresse. Cette nuit encore, j’implore dépité le ciel de te faire revenir. Dans un état second, je l’imagine insensible à mes sinistres supplications. Si je pouvais simplement me blottir dans tes bras, soigner mon cœur en peine, et me convaincre que tout ira mieux au petit matin. Un sommeil pénible s’empare lentement de mon être étrangement pétrifié. L'emprise d’une ardente fièvre nourrie d’alcool n'aura pas suffit à réchauffer mon corps souffrant. Réfugié dans une carcasse de taule rouillée, mes yeux humides se ferment douloureusement, pendant que mes doutes me torturent avec une ferveur accrue. Demain, peut-être, serai-je le prochain...

dimanche 19 juin 2011

Vers la lumière

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Dans ce vacarme artificiel mourraient les intentions rebelles....

Il ne resterait pas longtemps seul à errer sur ce trottoir. La nuit tombait, et bientôt des dizaines de personnes emprunteraient la rue pour rejoindre la fête foraine annuelle. Il lui fallait trouver un moyen de quitter la ville au plus vite. Peu importe s’il ne savait pas où aller, il y réfléchirait plus tard. Son portable en main, il accédait à la liste de ses contacts, mais aucun des noms qui défilaient sous ses yeux ne pouvait lui venir en aide. Il regardait à nouveau le dernier message reçu : étions nous fait l'un pour l'autre? Ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne le retrouve. Et cette simple idée le pétrifiait d'effroi. Il savait qu'il aurait peu de chance de lui échapper, mais il lui fallait essayer. Il se rappelait que le métro arrivait directement dans les entrailles de la gare. Sans perdre une seconde, il s'empressait de rejoindre la prochaine station qui ne se trouvait qu'à quelques pâtés de maison.

Dans sa course effrénée à la liberté, il ne cessait de se demander s'il faisait le bon choix. où il aurait pu aller sinon ? Mais chaque possibilité qui lui venait à l'esprit était immédiatement balayée. Il arrivait essoufflé au guichet et fouilla ses poches. Le guichetier le regardait avec insistance, la pressant de lui parler avec son seul regard. Il lui souriait poliment, les mains tremblantes dans son jean, et retournait dans le hall toujours le cœur battant. Il comprenait qu'il avait déjà dépensé le peu d'argent que sa banque l'avait autorisé à retirer. Il était trop tard pour faire machine arrière. Une discrète et brève analyse du terrain s'imposait : aucun vigile ne semblait en poste. Il décidait de suivre de près un usager afin de s'engouffrer avec lui dans l'ouverture des portes. Il sentit soudain une main lui agripper l'épaule.

vendredi 6 mai 2011

Délicieuse oppression

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Je tangue, je vacille,
Je valse avec la faucille...

J'ai mis mon masque de cheval et ma capuche sur la tête. Je déambule sur la plage, euphorique une clope au bec. Je jouerais bien avec les vagues, je m'y jetterais à corps perdu, je partagerais avec elle la mort de leurs derniers élans. Je plongerais fouetter le sable, et dans ce brouillard maritime, j'y disperserais quelques terreurs. J'y purgerais mon corps lynché par la détresse, et laisserais la mer apaiser les brulures de mon âme. Mais ce n'est pas un temps d'été, et quand bien même ça le serait, je préfère continuer gaiement, aller de l'avant au néant. C'est que cette plage est diablement belle, et sait parfaitement jouer de ses charmes pour ensorceler mon âme. Mon coeur de pierre pourrait-il finalement craquer ? C'est qu'elle me fait tourner en rond depuis des heures, peut être même en bourrique... Alors je chuchote dans ma tête, je danse en gambadant fièrement, je fais semblant d'ignorer celle qui m'obsède terriblement. Dans un moment d'égarement, je dessine dans le sable des compagnons d'infortune, fidèles témoins de ma cavale au paradis déchu. Peut être que je suis en plein mirage... En plein naufrage... Quand la lune chassera le soleil, je poserai mon masque sur le sable, ses yeux rivés vers les étoiles. Ainsi rassuré, je m'ensevelirai sagement rejoindre ma succube, et une fois bien reposé, demain je recommencerai.